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SIG et terrain : antinomie ou complémentarité dans le développement d'une Recherche-Action en géomatique ?

TitreSIG et terrain : antinomie ou complémentarité dans le développement d'une Recherche-Action en géomatique ?
Type de publicationConference Paper
Nouvelles publications2008
AuteursLanglois, Eric
Nom du typeÀ travers l'espace de la méthode : les dimensions du terrain en géographie
Année de publication2008
Mots clésRecherche-action, SIG, Terrain
Résumé

Avons-nous encore besoin d'aller sur le terrain pour pratiquer les SIG ? Telle est la question que l'on peut se poser aujourd'hui. A l'heure de la généralisation du numérique, les producteurs de données sont de plus en plus nombreux à offrir ou vendre de l'information géographie dans tous les domaines et à distance via Internet (statistiques, modèle numérique de terrain (Shuttle Radar Topography Mission), données vecteurs, fonds rasters). Ainsi, les géographes/géomaticiens produisent de la cartographie de plus en plus précise sans une pratique systématique du terrain. Cependant ces propos sont à nuancer. L'arrivée d'Internet, le développement du nomadisme, de la mobilité et la part croissante de l'open source marquent l'évolution actuelle des SIG sur fond de démocratisation de l'accès à l'information géographique, de la banalisation des outils et de la virtualisation de la localisation des données. Dans ce contexte, la relation entre SIG et terrain est contradictoire. On assiste à la fois à une déconnexion avec le terrain compte tenu de l'accès grandissant et à distance à de l'information précise et, en même temps, le terrain, grâce aux différents outils nomades embarqués, fait partie intégrante du système. De plus, les SIG sont bien plus que de simples outils méthodologiques au service des géographes dans leur réflexion sur l'espace. Ils sont aussi considérés comme une composante organisationnelle dans les pratiques et réflexions sur l'aménagement. D'ailleurs, les définitions multiples et variées sont révélatrices du concept même de SIG : une véritable construction sociale. Ceci montre bien l'importance de replacer tout projet SIG dans un contexte social spécifique. Chaque projet d'une structure est unique, et ne peut être compris qu'en référence au contexte organisationnel dans lequel il s'insère. On ne peut alors imaginer le développement d'un projet SIG sans la pratique, voire « l'immersion » sur le terrain. Les interactions entre SIG et terrain ont été prouvées dans une thèse effectuée dans le cadre d'une Recherche-Action (RA), avec un organisme forestier et une collectivité territoriale. Le terrain devient un lieu d'engagement et de mobilisation pour le géographe amené à occuper une double fonction (chercheur et acteur). Cette RA nous permet d'aller plus loin dans la réflexion sur les interactions entre SIG et terrain en appréhendant les relations entre le chercheur et son terrain. Quelle posture faut-il adopter par rapport au terrain dans le cadre de ce type de thèse ? Finalement, le terrain n'existe pas dans l'absolu. Ce n'est pas un objet prédéterminé que le spécialiste détecte et analyse. C'est une construction intellectuelle qui varie selon la question posée, celui qui l'étudie et ce qu'il compte faire de son étude. La responsabilité du chercheur reste entière quant à son choix de terrain et aux perspectives de recherche ou d'action.

URLhttp://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00391195