Titre | Le terrain (de thèse), un construit... institutionnel ? |
Type de publication | Conference Paper |
Nouvelles publications | 2008 |
Auteurs | Gaudin, Solène, and Jonathan Mesureau |
Nom du type | A travers l'espace de la méthode : les dimensions du terrain en géographie |
Année de publication | 2008 |
Mots clés | Expérience, Hybridation, Institution, Terrain |
Résumé | Pour les géographes, le terrain est un terme polysémique. Il peut désigner à la fois le(s) lieu(x) de l'étude, au sens physique (et euclidien), comme il peut s'appliquer à un espace plus immatériel, à travers l'appréhension de groupes sociaux, de pratiques. Les deux approches impliquent une définition préalable du terrain reposant sur des postures épistémologiques et une formulation théorique. D'emblée, le jeune chercheur se trouve confronté à cette dualité à travers son appartenance institutionnelle, c'est-à-dire son rattachement à un laboratoire de recherche. Cette communication propose de s'intéresser, à travers le regard de deux doctorants, à l'incidence que ce rattachement institutionnel peut avoir sur leur rapport au terrain. Pour l'un, le terrain a été conçu comme un préalable et est manifestement le résultat d'un parcours biographique. Il se confond alors en grande partie avec l'objet d'étude : l'observation d'un type de formes littorales. Pour l'autre, il s'agit plutôt d'une construction venant s'appuyer sur une conception d'un espace et donc d'un terrain comme produit des individus et des groupes s'y rattachant. Le terrain est alors envisagé comme une forme de restitution individuelle et discursive : la recomposition des systèmes de lieux après un changement résidentiel. Les conditions d'émergence du terrain de thèse, au-delà de la définition de l'espace de référence de l'étude, constituent un volet instructif du positionnement qu'adopte le jeune chercheur encouragé par les méthodes mises en œuvre au sein du laboratoire d'accueil, ainsi que par l'expérience de la pratique du terrain induite par cet encadrement. Pour chacune de ces deux thèses, il s'agit de tenter de rendre compte de l'influence et des implications du rattachement institutionnel dans l'appréhension, la définition et la pratique du terrain. Dans quelle mesure celui-ci peut-il et/ou doit-il être un facteur de conformité avec les orientations des laboratoires ? Le doctorant peut-il puiser dans sa pratique du terrain sa légitimité en tant que jeune chercheur et en tant que membre de l'équipe ? Entre tradition et mutation, quelle place y-a-t-il pour l'innovation sur le terrain ? L'étude prend pour cadre les laboratoires COSTEL (UMR 6554) et RESO (UMR 6590) situés tous deux à l'Université de Rennes 2. Le premier est un laboratoire de géographie physique dont les principaux domaines de recherche sont la télédétection et la climatologie. Le second est un laboratoire de géographie sociale qui étudie les dynamiques sociales et spatiales en ayant recours notamment aux outils de la géomatique (SIG). Afin de mesurer l'incidence du rapport d'encadrement, nous avons procédé à l'élaboration d'un tableau de contingence où l'institution et le doctorant sont présentés selon leurs thèmes de recherches, leurs approches épistémologique et méthodologique. Cette analyse est enrichie d'un traitement statistique effectué à partir des publications de chaque laboratoire sur la période récente 2000-2006. L'objectif est de souligner la part des publications qui font une référence explicite à un lieu d'étude, des régions, des échelles et des méthodes privilégiées par le laboratoire afin de les mettre en relation avec les démarches des jeunes chercheurs. Les premiers résultats montrent une certaine dichotomie entre les deux exemples retenus. La distinction initiale entre un terrain abordé sur un mode inductif et biographique et celui résultant d'un construit théorique et interactif ne résiste pas à la pratique du terrain. Dans les deux cas de figure, le jeune chercheur opère une recomposition de son approche et, par la même, une distanciation vis-à-vis de son organisme de tutelle afin de s'adapter aux réalités de son terrain d'étude. Le croisement de ces deux expériences, malgré les spécificités, montre que la confrontation du jeune chercheur avec son terrain fait apparaître une forme d'hybridation qui transcende partiellement les logiques de rattachement institutionnel. En somme, cette étude voudrait contribuer à évaluer plus précisément la dimension rétroactive de l'expérience individuelle du jeune chercheur dans la construction de son terrain. |
URL | http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00358353 |
Le terrain (de thèse), un construit... institutionnel ?
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